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Mes premières rencontres avec des artistes mexicain.e.s engagé.e.s contre les violences de genre

Dernière mise à jour : 2 févr. 2021



La semaine passée, je suis rentrée dans le vif du sujet. C'était comme un plongeon, je n'ai pas perdu pied mais j'ai tout de suite été immergée dans ce qui constitue mon projet : l'engagement musical contre les violences de genre. Je me suis retrouvée face à des artistes qui ont pris la décision de consacrer une partie de leur art à ces problématiques, depuis un angle personnel pour certain.e.s, depuis un angle plus universel pour d'autres.


Ma première rencontre artistique a été código2999. C'est un.e rappeur.euse mexicain.e qui a commencé à faire de la musique en découvrant que ses pensées se posaient facilement sur les rythmes qu'il/elle écoutait. Ses chansons ont tout de suite incarné des thèmes personnels, du quotidien parfois, de la vie sinon.

Nous avons parlé d'une de ses chansons, Pensamientos Generales cuando voy a casa (Pensées Générales quand je rentre à la maison), qui évoque la peur de marcher dans la rue. Un thème dans lequel beaucoup de mes lectrices/ lecteurs peuvent se reconnaître, sentir cette angoisse vibrante de déambuler dans une rue un peu trop obscure, un peu trop isolée, ou même en pleine lumière, mais suivie d'un peu trop près par une ombre inquiétante.

C'est ce thème que código2999 a choisi de développer.


"Yo también tengo una rutina y también me podrían matar" (Moi aussi j'ai une routine [de retour à la maison] et ils pourraient aussi me tuer)


Ses autres créations sont disponibles sur le lien suivant (je vais bientôt traduire les chansons que je partage pour non-hispanophones) : https://soundcloud.com/sonlasveintiun_am


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Lors d'une escapade à un lac superbe, Umecuaro, j'ai rencontré mon deuxième artiste : Nanuq. Sur le chemin, il m'a expliqué qu'il ne se considérait pas forcément comme un militant, ou un artiste engagé, mais comme un artiste célébrant la vie et donc l'égalité de tout le monde.

Il a interprété une de ses nombreuses compositions, Aquí donde nací (Ici où je suis né.e), engageant à se poser des questions sur l'état actuel des choses, et à s'engager activement si un élément nous choque (par exemple le sexisme). Sa philosophie est d'agir contre ce qui nous révolte.


Concernant les thèmes avec perspective de genre : "Qué bonito caminar con miedo y inseguridad. [...] Si crees que nada de esto es bello, deja de ser parte de ella, [...] ponte en acción." (Qu'il est beau de marcher dans la peur et l'insécurité. [...] Si tu crois que rien de tout ça est beau, arrête d'en faire partie, [...] agis.)


Ses compositions sont disponibles sur le lien suivant (promis, elles seront aussi traduites) : https://www.youtube.com/channel/UCRtw1t1Ko15EJWN_Oru6dNw/featured


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Ces deux rencontres bien différentes m'ont permis de mettre un pied dans ce monde qui m'est encore très largement inconnu. J'ai vu les engagements personnels, la différence de perception en fonction de l'identité de genre, les opportunités de lutte à travers le rythme, la mélodie, la posture, le regard. La prise de pouvoir à travers la musique.

Au cours de ces échanges, d'autres Mexicain.e.s non-artistes, militant.e.s ou plus désintéressé.e.s, ont assisté aux performances, et leurs réactions, leurs attentes, m'ont également permis de mieux appréhender la place de cet art dans la lutte contre les violences de genre. J'ai vu des personnes qui ne sont pas très sensibles aux problématiques de genre se laisser emporter par une musique et ses revendications. J'ai vu des militant.e.s aux yeux brillants vivre la chanson. J'ai vu des personnes plus moqueuses, moins convaincues. J'ai vu un artiste rêveur, un.e artiste avec la rage au cœur.


Je suis sous le charme de ces musiques, convaincue de leur rôle dans la lutte contre les violences de genre. Mais je sens qu'il me reste encore beaucoup de choses à découvrir, pour comprendre la nuance des engagements artistiques et leur portée au Mexique.


Et toi, qu'en penses-tu ? Est-ce que tu te sens porté.e par ces musiques ? (si tu ne les comprends pas, par leur rythme au moins)

J'attends tes retours en privé ou sur mon mail charlotte.caillat@essec.edu




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